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Civil Society Organisations

Il faut renforcer la participation citoyenne

Ali Darwish, de l’association Green Line au Liban, notre partenaire local pour le programme de la société civile SwitchMed, explique comment le Liban fait face à des difficultés en termes de sensibilisation sur les problèmes environnementaux. La participation d’organisations non gouvernementales est essentielle pour renforcer l’implication des citoyens.


Parlez-nous de l’organisation dans laquelle vous travaillez

L’association Green Line est une association scientifique proactive pour la conservation et le développement. Elle a été créée en 1991 par un groupe de personnes concernées par le futur du Liban après 16 ans de guerre civile. Les principaux objectifs de Green Line consistent à révéler les menaces environnementales, promouvoir la sensibilisation environnementale et travailler afin d’établir un cadre de développement durable au Liban et dans la région. L’organisation aborde la conservation des ressources selon une approche basée sur les droits, essaie de mobiliser les citoyens afin qu’ils se responsabilisent de leurs ressources ou encore et d’organiser un accès équitable à ces ressources. Afin d’atteindre ses objectifs, Green Line cherche à créer des alliances et à concentrer les efforts sur les principaux problèmes en vue d’optimiser l’utilisation des ressources.

Les principaux objectifs de Green Line consistent à révéler les menaces environnementales et promouvoir la sensibilisation environnementale 

Green Line est un membre actif de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), du réseau d’ONG du FEM, du Mécanisme de la société civile (CSM) lié au Comité pour la sécurité alimentaire du FAO/FIDA.

 

Parlez-nous un peu de vous

Je m’appelle Ali Darwish, je suis expert senior en agriculture et développement. En tant que membre fondateur et leader de Green Line, j’ai été actif dans ce domaine pendant plus de 20 ans et participe depuis à tous les efforts et toutes les campagnes pour la conservation environnementale réalisés au Liban, depuis la conservation des espaces et domaines publics et leur protection contre la privatisation et le dragage, jusqu’à la lutte contre l’importation de déchets toxiques illégaux, l’introduction et la promotion d’une agriculture durable au Liban, la promotion de la souveraineté alimentaire en Asie de l’Est et en Afrique du Nord, le combat contre la dégradation des terres et bien d’autres. J’ai servi pendant 8 ans au conseil de l’IUCN et 6 ans au comité de pilotage du Forum mondial de la recherche agricole (FMRA).

Au niveau personnel, j’ai travaillé en tant que consultant principal pour de grandes organisations internationales telles que la coopération allemande, les Nations unies, l’Union européenne, la fondation Heinrich Boell et bien d’autres. Récemment, j’ai offert mes services en tant qu’expert principal en éco-citoyenneté et éco-consommation pour un projet de l’UE au Liban.

 

Scientifique de formation, comment utilisez-vous cette expérience pour sensibiliser à la consommation et à la production durables ?

Dans tous les secteurs et pour toutes les causes, il est parfois facile de tromper les gens et de mobiliser leur soutien en travaillant sur les émotions et les instincts. Cependant, ce n’est pas durable.

Nous pensons que la science et la technologie sont les principaux piliers d’une action durable et que la présence d’un solide dossier technique est essentielle à toute réussite. Cette stratégie devrait certainement être associée avec des moyens soutenus de manière équitable et des stratégies de sensibilisation afin d’assurer une bonne portée.

 Dans tous les secteurs et pour toutes les causes, il est parfois facile de tromper les gens et de mobiliser leur soutien en travaillant sur les émotions et les instincts

Vous faites partie de différents réseaux offrant le partage des connaissances et des expériences, pouvez-vous nous donner le nom de cette plateforme ? Comment aide-t-elle à donner plus de poids aux organisations non gouvernementales ?

Green Line est membre de plusieurs plateformes et réseaux d’informations telle que la campagne civile pour la protection de Dalieh (un monument naturel important de Beyrouth présentant une grande valeur culturelle et environnementale), la coalition nationale pour le transport durable, la coalition « l’eau n’est pas à vendre » et la coalition zéro déchet. Ces plateformes font pression pour une position unifiée technique et juridique concernant les problèmes les plus urgents du pays tels que la gestion des déchets, le transport, l’eau et les espaces publics. Elles visent également à concentrer les résultats des efforts individuels sur la cause principale et donc à augmenter leur impact à plus grande échelle.

 

Vous travaillez depuis environ 25 ans sur la question environnementale. Comment voyez-vous le futur au Liban ?

Le Liban est très fortement affecté par son contexte géopolitique régional. Cette problématique a presque bloqué toutes les tentatives sérieuses de changement radical dans le domaine environnemental. Le manque de politiques et la radicalisation des citoyens ont entravé les progrès et la création d’une opinion de masse sur les problèmes environnementaux. Dans ce contexte, les attentes ne sont ni très élevées ni très positives. Cette évolution négative ou tout au moins statique devrait durer jusqu’à obtenir la percée d’une implication publique/citoyenne.

 Le manque de politiques et la radicalisation des citoyens ont entravé les progrès et la création d’une opinion de masse sur les problèmes environnementaux.

 

En tant que partenaire local de SwitchMed, vous préparez un atelier pour l’autonomisation des organisations de la société civile. Quels sont vos objectifs ? Quelle serait votre fierté ?

Le Liban fait face depuis plus de trois mois à une grave crise en matière de déchets solides, résultat de l’inexistence de stratégie gouvernementale basée sur les 3R depuis une vingtaine d’années. Hormis la question des déchets, l’efficacité de l’utilisation des ressources est en constante détérioration, tant au niveau de la production et de l’approvisionnement qu’au niveau de la consommation. Les ressources en eau, l’énergie et l’électricité ainsi que le transport sont des exemples flagrants de ce problème.

Dans le cadre de SwitchMed, Green Line vise, à travers l’atelier de formation et les activités suivantes, à sensibiliser et impliquer les citoyens dans une utilisation plus efficace des ressources et une plus grande contribution à la diffusion d’une culture responsable et d’une consommation durable.

Pour Green Line, la plus grande récompense serait de constater une implication collective des organisations non gouvernementales ainsi que des initiatives citoyennes incluant les problèmes d’utilisation des ressources de manière efficace et respectueuse de l’environnement en tant que questions transversales dans leur travail.